Dans le manuscrit de son Autobiographie, Matoš note avec autodérision : Je suis né en Syrmie, à Tovarnik, le vendredi treize juin 1873. Enfant du dix-neuvième vieillissant et vieillard du vingtième siècle encore infantile.
A 19 ans, il écrit sa première nouvelle : La Puissance de la conscience, dotée d'un style narratif nouveau, à la fois poétique et satyrique, qui restera le sien. |
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A l'automne 1893, ses parents le font entrer dans l'armée austro-hongroise qu'il déserte rapidement : commence alors un exil qui durera quatorze ans. En Serbie, il fréquente le milieu artistique dont il apprécie la compagnie des écrivains en vue. C'est à l'occasion de cette longue fuite qu'il découvre l'œuvre de Voltaire, Rousseau et Stendhal. Désireux depuis longtemps de voir Paris, Matoš débarque en 1899 à la Gare de Lyon, avec une valise pleine de livres et de manuscrits. Il débute son séjour en travaillant le jour à la Bibliothèque Nationale, au Musée du Louvre ou au Musée du Luxembourg. Fasciné par les boulevards grouillants de monde, il note : Le Boulevard, c'est le meilleur théâtre de Paris, meilleur que la Comédie française ! L'Exposition Universelle de 1900 apporte à Matoš les sensations les plus intenses de sa vie ; il dépeint régulièrement pour les lecteurs des journaux croates ses impressions parisiennes.* |
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Durant ce séjour à Paris, Matoš publie deux contes : Copeaux (Iverje) et Nouveaux copeaux (Novo iverje). Puis, il achève Essais, qui recèlent une étude sur Baudelaire. En 1908, Matoš revient à Zagreb * après quatorze années d'expatriation. Atteint d'un cancer de la gorge, qui le rendra muet les derniers mois de sa vie, Matoš s'éteint en 1914. Il choisit lui-même épitaphe : |
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DEVENIR UN HOMME EST PLUS BEAU QUE DEVENIR ROI
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Antun Gustav MATOŠ par Ivan Kozaric à Strossmayerovo setaliste à Zagreb |